mardi 31 décembre 2019

Inauguration de l'orgue de choeur

Le concert d'inauguration de l'orgue de choeur, samedi dernier, a été un beau moment de musique partagée.
Les artistes ont apprécié l'instrument et l'église, et le public a pu lui aussi apprécier leur talent.
L'église avait été mise en lumière pour l'occasion, et un retour vidéo permettait à tout le monde de voir Emmanuel Pélaprat s'activer aux claviers.

D'autres concerts seront organisés dans l'année à venir, pour mettre en valeur cet élément du patrimoine musical de la ville.

Parallèlement, le projet du grand orgue a été accepté par la Fondation du Patrimoine, et Mis en ligne sur leur site.
N'hésitez pas à partager le lien !

mercredi 18 décembre 2019

Les orgues Norman & Beard

Après la présentation d'autres Instruments comparables à celui qui sera installé à St Affrique, voilà quelques autres instruments des même facteurs et des mêmes années, mais plus importants.

St Mary Magdalene de Reigate (Surrey, Royaune Uni) :
Cette église renferme un instrument un peu plus gros que celui de Gloucester, et lui aussi implanté au coin nord du transept. Il a subi de petites altérations au cours du XX° siècle, et a été restauré en 2018 par le facteur d'orgues Nicholson, la traction a été convertie en électropneumatique, et une seconde console mobile ajoutée dans le chœur.
Façade donnant sur le chœur avec la console en nid d'hirondelle
Tuyauterie du clavier de Great
Console d'origine

Console mobile neuve, dans le style britannique
La cathédrale de Parramatta (Australie) :
Cet instrument, originellement installé dans une église londonienne, a été transféré dans la cathédrale neuve de Parramatta en Australie, et muni d'un buffet contemporain. Les personnes l'ayant joué avant et après estiment qu'il sonne nettement mieux dans l'acoustique plus réverbérante de la nouvelle cathédrale. Des photos sont visibles dans les vidéos Youtube des extraits sonores.

Extrait sonore 1
Extrait sonore 2

Ashton Hall (Lancashire, Royaume Uni) :
Un instrument atypique, construit pour la salle de réception d'un château !
Gallerie photo
Extrait sonore

Usher Hall à Edimbourgh (Ecosse, Royaume Uni -mais probablement plus pour longtemps) :
Un grand orgue de concert construit en 1914 pour la capitale de l'Ecosse. Magnifiques buffet et console, tout en acajou vernis.
Présentation par l'organiste
Extrait sonore

Wellington Town Hall (Nouvelle Zélande) :
Un autre orgue de concert, mais exporté aux antipodes et installé dans l'auditorium de la hôtel de ville de Wellington. Il a été restauré voilà quelques années, et à cette occasion, une très intéressante vidéo du démontage a été réalisée. La descente des grands tuyaux de 32 pieds est impressionnante !
Démontage en accéléré
Extrait sonore

Dunedin Town Hall (Nouvelle Zélande) :
Enfin, un autre orgue installé dans un hôtel de ville en Nouvelle Zélande. Comme le précédent, il a eu la chance d'échapper aux "améliorations" dictées par la mode du XX° siècle, et nous est parvenu intact.
Gallerie photo
Extrait sonore 1
Extrait sonore 2
Un petit ragtime pour finir...

mardi 17 décembre 2019

Restauration de l'orgue de choeur - 5

 Les travaux se sont poursuivis avec la mise en place des tuyaux du Clairon 4.
Voici quelques photos des travaux en atelier.

Tuyaux du Clairon en cours de restauration
Tuyaux du Clairon restaurés


Tuyaux avant restauration. Certains petits pavillons ont dû être détachés
de leur noyau pour les débosseler et refaire une soudure propre et étanche

Petits pavillons ressoudés, tuyaux prêtes à être remontés
Peut-être vous souvenez-vous des deux tuyaux de fond bien abîmés présentés dans ce billet ? Ils ont été réparés, comme vous pouvez le voir ci-dessous et ont retrouvé leur place parmi leur semblables.
Tuyau de Bourdon restauré (oreille et cheminée neuves)

Tuyau de Bourdon restauré

Tuyau d Salicional restauré
La fin des travaux se profile, ce sera l'objet du prochain billet.

dimanche 15 décembre 2019

Restauration de l'orgue de choeur - 4

La semaine dernière, les travaux ont continué dans l'église, avec l'installation de la trompette. Les languettes de laiton qui avaient souffert ont été remplacées par de nouvelles, taillées et courbées sur place.
Le son d'un jeu d'anche dépend de beaucoup de paramètres. Certains fixes (la taille du canal d'anche, son rapport à la taille du petit bout du pavillon, la longueur du pavillon, la forme et l'angle d'ouverture de celui-ci, etc.). Mais aussi de la courbure de l'anche, c'est à dire de la petite languette de laiton que le flux d'air fait vibrer.
Une des nombreuses languettes d'origine ayant été froissées,
et qui ne peuvent pas être réemployées.
Languette en cours de découpe à la guillotine,
avec le canal contre lequel elle viendra se plaquer en oscillant.
Là se voit le savoir-faire de l'harmoniste qui parvient à trouver la bonne courbure pour un beau son, un tuyau qui parle sans retard, qui reste accordé plus longtemps, et un timbre qui ne varie pas au long des 56 tuyaux du jeu.
Trompette en place (détail).
Trompette en place (vue générale).
Facteurs d'orgues ajustant la mécanique
des notes dans la console de l'orgue.
Fin de journée, le facteur d'orgues teste les avancées du jour,
en compagnie du vice-président de l'association.

mardi 10 décembre 2019

Restauration de l'orgue de choeur - 3

La semaine dernière, le travail de restauration a continué sur place, avec la correction de l'harmonie des jeux de Bourdon 8 et Salicional 8, qui se trouvent dans la boîte expressive, derrière les jeux d'anches.
Le facteur d'orgues répare les tuyaux légèrement endommagés sur place.
Les tuyaux demandant plus de travail seront restaurés en atelier.
Il faut que ça brille !
Les tuyaux de fonds nécessitant de petites réparation sont traités sur place. Ici par exemple, un tuyau de Salicional, dont l'entaille d'accord a été trop roulée, et a déchiré le métal trop loin. Quand on la déroule, l'étanchéité n'est plus suffisante dans la partie basse. Cela nuit à la beauté du son et à la stabilité de l'accord. Il faut donc ressouder cette partie basse.


Entaille d'accord d'un tuyau de Salicional trop ouverte.
Soudure de la longueur déchirée.
Après ces quelques jours sur place, retour en atelier pour terminer quelques rallonges en attente et réparer quelques tuyaux plus gravement endommagés.
Tuyaux rallongés après nettoyage des apprêts de soudure, prêts à être réinstallés.
Détail des pavillons rallongés.
Plusieurs tuyaux de fonds nécessitent des réparations plus importantes, qui doivent se faire en atelier, là encore suite à de mauvais traitements infligés au fil des ans par les facteurs d'orgues peu qualifiés ou négligents qui sont intervenus.
 Ici entre autres, un tuyau plus aigu du jeu de Salicional a été écrasé, et plus loin, un Bourdon a perdu une oreille (plaques soudées de chaque côté de la bouche permettant d'accorder certains tuyaux) ainsi que la petite "cheminée" qui était soudée sur la calotte (on distingue le trou et la soudure originale, mais le tube soudé a disparu).
Tuyau de Salicional 8 écrasé.
Tuyau de Bourdon 8 ayant perdu une oreille et sa cheminée.
Soudure d'une oreille neuve sur un autre tuyau lui aussi "essorillé".



Enfin, le pédalier (le clavier que l'organiste joue avec les pieds) s'avère être très bruyant, produisant un "clac" à chaque note jouée. Comme ce n'est PAS un accessoire de percussion, il sera regarni de feutre neuf, afin qu'on n'entende plus que le son des tuyaux.
Pédalier de l'orgue, en cours de démontage.

La suite au prochain billet !


samedi 7 décembre 2019

Les orgues Norman & Beard des années 1912-1914 (3) St Paul de Herne Hill (Londres)

L'orgue de St Paul à Herne Hill a été construit en 1914 :
Historique et composition.

 Lui aussi est très proche de l'orgue de St Stephen de Gloucester en termes de composition et d'implantation. Il est à traction électropneumatique comme celui de Hanwell.
Comme l'orgue de Gloucester il se situe à l'angle du transept, avec une petite façade dans une arcade latérale pour une meilleure diffusion du son.
Au contraire de l'orgue de Slough, il est très présent dans la nef, malgré le plafond en bois et la présence de moquette partout au sol (manie britannique inexplicable, extrêmement néfaste au son de l'orgue). Il est très confortable à jouer, et "porte" l'organiste. Là aussi, la position dans le chœur s'explique par la nécessité d'accompagner les chœurs et les solistes, à une époque où la technologie ne permettait pas les retours son qu'on trouve actuellement aux tribunes des orgues français.
Façade latérale de l'orgue donnant sur le bas côté de la nef.

La console est "en fenêtre", c'est à dire intégrée dans le soubassement de l'orgue, et non pas détachée, comme à Gloucester ou Hanwell. Ceci mis à part, elle est aussi remarquablement similaire à celle de Gloucester.
Console en fenêtre.
L'instrument est actuellement en mauvais état, l'entretien courant ne suffit plus à compenser les défaillances techniques dues à l'usure. La paroisse espère lever des fonds pour pouvoir en financer la restauration à l'identique.

mercredi 4 décembre 2019

Les orgues Norman & Beard des années 1912-1914 (2) St Mellitus à Hanwell

L'orgue de St Mellitus à Hanwell a été construit en 1912.
Historique et composition.

Il est extrêmement proche de l'orgue de Gloucester en termes de composition et d'implantation.
Une différence majeure les sépare cependant : celui de St Mellitus a été équipé une traction électropneumatique dès l'origine, alors que St Stephen de Gloucester était pneumatique tubulaire.

La différence tient en ce que le signal est transmis des claviers à l'intérieur de l'orgue via des contacts électriques, et non pas la variation de pression dans un petit tube comme dans les traction pneumatiques dites "tubulaires". Dans l'orgue, un relais transforme des impulsions électriques en signaux pneumatiques en direction des sommiers, qui sont identiques à ceux des orgues pneumatiques tubulaires. D'où le nom "électropneumatique".
Fait rare, il a conservé cette traction électropneumatique d'origine. Ce doit être une des plus anciennes conservées au Royaume Uni.
Norman & Beard ont très tôt collaboré avec Robert Hope-Jones, un des pionniers de l'orgue à traction électrique. Son système était remarquablement économe en électricité, à une époque où l'alimentation électrique était essentiellement fournie par des piles dont il fallait recharger les éléments régulièrement avec des produits chimiques corrosifs ou toxiques, pour une force électromotrice produite très faible.

Robert Hope-Jones était un ingénieur en téléphonie initialement, qui s'est lancé dans la facture d'orgues et a construit des orgues à traction électropneumatique de son invention, tout à fait révolutionnaires. Mais si différents de tout ce qui s'était construit jusqu'alors qu'il s'est heurté à l'incompréhension du milieu organistique britannique. Il s'est exilé aux USA où il s'est associé avec Wurlitzer pour inventer l'orgue de cinéma, dont la compagnie Wurlitzer a été la principale constructrice. Ne rencontrant pas la reconnaissance qu'il avait toujours espérée, malgré le succès de l'orgue de cinéma, il se donna la mort en 1914.

Hélas, cet orgue est injouable depuis quelques années, le moteur ayant rendu l'âme (on a dû oublier de renouveler l'huile, probablement). Quoi qu'il en soit la "liturgie" de cette paroisse a évolué vers des formes qui ne nécessitent plus d'orgue. Il reste donc silencieux en attendant de meilleurs jours.

Relais électropeumatiques de 1912. Comme Hope-Jones,
Norman & Beard achetaient ces électroaimants à un certain monsieur Royce,
lequel plus tard s'associa avec un certain monsieur Rolls
pour construire des voitures (pas spécialement bon marché).
Tromba (jeu d'anche, ici coudé) du clavier Great

Tuyauterie du Great
Tuyauterie du Choir. Au premier plan, la Clarinette (jeu d'anche)

Tuyauterie du Swell. Les anches fortes et l'Open Diapason sont
sur un sommier séparé pour être sur une plus forte pression d'air

Console similaire à celle de Gloucester


mardi 3 décembre 2019

Restauration de l'orgue de choeur - 2

Après trois semaines de travail en atelier, le facteur d'orgues Gérard Bancells va commencer à réinstaller les jeux de Trompette et Clairon (qui sont des jeux d'anches) de l'orgue de chœur demain.
Il a dû rallonger les pavillons des deux fois cinquante quatre tuyaux.

Voici quelques photos de ses interventions.
Il a d'abord fallu ressouder les entailles pratiquées sauvagement en haut des pavillons par l'ouvrier indélicat passé par là voilà quelques décennies. Pour cela les tuyaux sont protégés avec un apprêt (ici en blanc) qui évite aux gouttes de soudure de se fixer sur le métal, sauf là où on le racle.
Entaille ayant été pratiquée sans ménagement en haut d'un pavillon.

Petite entaille (accidentelle ?) passée à l'apprêt.

Entaille aux bords raclés en vue de la soudure.
Entaille ressoudée.
Entaille en cours de soudure.
Les pavillons sont alors remis en forme sur un mandrin conique, pour s'assurer qu'ils sont bien réguliers et supprimer les coups qu'ils auraient pu recevoir.
Enfin, les rallonges sont soigneusement taillées dans des feuilles de métal en se basant sur les mesures de chaque tuyaux. Rallonger un cône n'est pas aussi simple que de rallonger un cylindre !
Rallonges taillées
(patrons de papiers imprimés et collés dessus pour faciliter la taille exacte)

Les rallonges ainsi taillées sont arrondies, soudées en rond, puis passées à l'apprêt (ici en rouge) et enfin soudées à l'extrémité des pavillons.
Rallonges soudées sur leur pavillons.
Le travail sur place consistera à ajuster la longueur des pavillons, laissés un peu plus long exprès. Il s'agira aussi de refaire des languettes pour remplacer celles détériorées par un précédent intervenant.
Ce sera l'objet d'un prochain billet de blog.