dimanche 7 avril 2019

L'orgue de St Stephen de Gloucester

L'église de St Stephen, située sur Bristol road à Gloucester, a été construite par tranches entre 1898 et 1930. En effet, le budget initial de 6000 livres sterling n'a pu être réuni, à cause d'une épidémie de variole suivie par le début de la guerre des Boers. La première guerre mondiale a certainement aussi retardé sa complétion.
Plus de détails ici :
Plaque Norman & Beard de la console de l'orgue de St Stephen
Cependant, dès 1913 et malgré les difficultés financières, un orgue a été acquis auprès de la firme Norman & Beard de Norwich. Posséder un orgue moderne et digne de l'église est un point important pour les paroissiens de cette période.
A cette époque, Norman & Beard étaient parmi les plus grandes entreprises de facture d'orgues de l'empire britannique, voire d'Europe.
 
Console et façade principale de l'orgue de St Stephen avant la fermeture de l'église.
Du fait des fonds limités disponibles, l'orgue commandé n'a que deux claviers manuels, Great et Swell. Mais la console en comporte déjà trois, prévoyant un agrandissement ultérieur.
Sa composition est alors:


GreatSwellPedal
Large Open Diapason 8Open Diapason 8Open Diapason 16
Small Open DiapasonRohr Flote 8Octave 8
Claribel Flute 8Viole d'Amour 8Bourdun 16
Principal 4Voix Célestes 8 (Ut 2)Bass Flute 8
Wald Flute 4Gemshorn 4
Fifteenth 2Cornopean 8

Il fallut attendre 1951 pour que la paroisse puisse financer une première tranche de complément. Elle fait alors appel à l'entreprise Percy Daniel & Co. de Clevedon.
Le troisième clavier est ajouté, nommé Choir (prononcer "couaïeur"), en utilisant du matériel d'occasion, de la même époque que le reste de l'orgue.
D'autres rangs prévus mais non installés sont également ajoutés (Mixture de trois rangs et Hautboy au Swell, qui peut être joué avec une octave grave en 16' réelle). En 1952, sont enfin ajoutés le Double Open Diapason 16 au Great, ainsi que le Trombone 16/Tromba 8 à la Pédale et au Great.
La tuyauterie a été commandée chez Alfred Palemr & Sons de Braintree (Essex).
 
Seule la Gambe 16 du Récit n'a jamais été installée. Tout était prévu pour cela en 1913, même les rubans pour tenir les tuyaux des basses dans les supports. Les travaux devaient être prévus sous peu, mais auront été annulés avec le début de la première guerre mondiale.

La composition devient alors :


GreatChoirSwellPedal
Double Open Diapason 16Lieblich Flote 8Gamba 16 (prévue)Open Diapason 16
Large Open Diapason 8Viole d'orchestre 8Open Diapason 8Octave 8
Small Open DiapasonDulciana 8Rohr Flote 8Bordon 16
Claribel Flute 8Flauto Traverso 4Viole d'Amour 8Bass Flute 8
Principal 4Clarinette 8 (Ut 2)Voix Célestes 8 (Ut 2)Trombone 16
Wald Flute 4Tromba 8 (du Great)Gemshorn 4
Fifteenth 2Mixture III
Tromba 8Cornopean 8
Hautboy 16-8

A cette occasion, la traction des notes et des jeux, qui était pneumatique tubulaire jusque là, est convertie en électropneumatique.
L'orgue sera utilisé jusqu'en 2010, quand l'église cessera d'être un lieu de culte, du fait de la diminution drastique du nombre de paroissiens, et de la fusion avec la paroisse de St Paul.
Utilisée comme salle pour diverses associations et activités paroissiales, elle est définitivement fermée au public fin 2018, pour des raisons de sécurité. Elle sera probablement vendue pour être convertie en bureaux, en appartements ou même démolie dans les années à venir. Si l'orgue n'avait pas été récupéré, il aurait été au mieux racheté pour pour pièces par un facteur d'orgues, au pire envoyé à la déchetterie. bien d'autres instruments britanniques ont subi ce triste sort au cours des dernières décennies.

Façades principale et secondaire.
La qualité de construction de l'instrument est extrêmement élevée. Norman & Beard produisaient plus de soixante-dix orgues par an, de toutes tailles, durant cette période. Le numéro de série qu'on retrouve un peu partout dans l'instrument, 1287, laisse imaginer le savoir-faire accumulé ainsi qu'un nombre de clients satisfaits et recommandant la compagnie assez important.


jeudi 4 avril 2019

Historique des orgues de l'église de Saint Affrique

Basé sur les archives de la maison Puget communiquées par Jean-Claude Guidarini, l'inventaire des orgues de l'Aveyron, les articles de Robert Ardourel, la correspondance conservée dans les archives
 Jacquot-Jeanpierre déposées aux Archives Départementales des Vosges et 
le dossier relatif aux orgues de la ville conservé à la Maison de la Mémoire. Ainsi que les échanges avec MM. Louis Meunier-Rivière et Jean-Pierre Bertrand. Qu'ils soient tous remerciés.


Des deux premières incarnations de l’orgue de Saint Affrique, installées dans l’ancienne église, on sait peu de choses.
Gravure de Saint Affrique en 1880, avec la précédente église.
Le premier orgue fut édifié par Prosper Moitessier en 1843 selon une mention manuscrite dans un de ses devis de 1845. Il est décrit comme "un orgue grand huit pieds à trois claviers". Il s'agit probablement d'une version plus modeste de l'orgue construit par Moitessier pour la décanale St Louis de Sète en 1844. Il fut réparé par Théodore Puget de Toulouse en 1849. On sait très peu de choses de cet instrument. De la tuyauterie de Moitessier, il reste un Bourdon 8, Salicional 8, Prestant et Doublette, Cornet V rangs et Trompette, modifiés et très abîmés.  L'orgue est reconstruit par Thiébaut Maucourt, qui le ramène à deux claviers, et inauguré en 1872 avec la composition suivante :


Grand OrgueRécitPédale
Salicional 16 (Ut3)Flûte 8Bourdon 16
Montre 8Gambe 8Flûte 8
Salicional 8Voix Céleste 8 (Ut2)Bombarde 8/16
Bourdon 8Bourdon 8Trompette 8
Prestant 4Octavin 2
Nasard 2 2/3Euphone 8
Doublette 2Cor Anglais 8
Plein JeuTrompette 8 (Ut2)
Cornet V (Ut3)Hautbois 8 (Ut2)
Trompette 8Voix Humaine (Ut2)
Clairon 4



A ce jour, aucune gravure du buffet n’a pu être retrouvée.

En 1883, sous l’impulsion de l’archiprêtre Henri Arnal et de l’organiste, M. Barthe « chef de musique militaire en retraite », on cherche à remplacer l’harmonium « hors de service » qui servait à l’accompagnement du chœur par un petit orgue.
Thiébaut Maucourt, qui avait reconstruit le grand orgue, étant mort en 1880, on s’adresse à la maison Jacquot-Jeanpierre de Rambervillers, alors dirigée par Nicolas-Théodore Jacquot, par l’entremise d’un certain abbé Nicolas Couturier, résidant à Langres (dont les liens avec Saint Affrique restent flous).
Deux projets sont proposés par le facteur d’orgues, l’un de cinq jeux, l’autre de huit jeux. Le devis final accepté pour 6000 F comporte seulement sept jeux. Mais l’emplacement de l’instrument nécessitant une console détachée et retournée, pour que l’organiste puisse voir et être vu des chanteurs dans le chœur, il fallut rajouter 320 F à la dépense. 


Plan d'implantation de l'orgue de chœur dans une chapelle de l'ancienne église. Archives Jacquot-Jeanpierre (AD Vosges).
L’organiste exigeant que trois jeux soient coupés en basses et dessus (Bourdon 16, Trompette 8, Clairon 4), et que l’orgue soit muni d’une boîte expressive, Théodore Jacquot père demande 350 F supplémentaires. Ne pouvant trouver la somme, on décida pour compenser d’opter pour un buffet plus simple, dont les flancs seront en sapin plutôt qu’en chêne, et de ne mettre que quatre jeux dans la boîte expressive. Le buffet a été fourni par l’entreprise Klem, de Nancy.
Plaque de l'orgue de chœur.
Console de l'orgue de chœur.


La composition finale est :



Bourdon 16 (B&D)Prestant 4Clavier Manuel 56 notes
Montre 8Trompette 8* (B&D)Pédalier 25 notes
Salicional 8*Clairon 4* (B&D)Appel d'anches (double registre)
Bourdon 8*
 *Expressif



L’orgue doit être contractuellement installé durant la première quinzaine de décembre 1883. Il semble que son installation ait été terminée juste à temps pour noël de cette même année, l’archiprêtre et l’organiste le jugeant « indispensable pour nos chœurs » en l’absence du défunt harmonium.
Il fut installé dans une chapelle à droite du chœur de l’ancienne église, alors utilisée pour les messes de la confrérie de St Crépin. Anticipant cependant le transfert dans la nouvelle église en projet, le curé écrit à Jacquot pour lui demander de ne pas dépasser quatre mètres de hauteur pour le buffet, afin de pouvoir l’installer aisément dans le futur bâtiment.
Un an après son installation, l’abbé Arnal écrit à Jacquot pour se plaindre de dysfonctionnements, reconnaissant que celui-ci l’avait prévenu qu’il fallait « laisser reposer l’instrument un an » et que « les bois travaillent ». On ne sait s’il y a eu une visite des facteurs pour réparer.

En 1885, une lettre nous informe que la paroisse, impécunieuse, ne peut que servir les intérêts des 640 F restant à régler au facteur d’orgues. Par la même occasion, on y apprend qu’un projet d’orgue pour le collège de la ville n’aura pas lieu, là aussi pour des raisons financières.
En mars 1895, les travaux de la nouvelle église sont suffisamment avancés pour qu'on fasse appel à la maison Puget (ou à Baptiste Puget, le fils dissident de la famille ?), pour démonter l'orgue et le stocker dans "la chapelle des frères" (Journal de l'Aveyron, 27/03/1895, site web AD12).


Jonction entre la nouvelle église en construction et l'ancienne avant démolition.
Au printemps 1899, les travaux de la nouvelle église avançant bien, Casimir Boyer, nouvel archiprêtre de la ville souhaite y voir installer un grand orgue qui en soit digne. On s’adresse donc à nouveau à la maison Jacquot-Jeanpierre pour déménager l’orgue de chœur et commencer à réfléchir au devenir du grand orgue. Mi-avril 1899, M. Jacquot fils est dépêché sur place pour se rendre compte de l’état des pièces de l’ancien orgue et permettre d’établir des devis pour les deux orgues. Le 5 janvier 1900, on presse Monsieur Jacquot de venir procéder rapidement au déplacement de l’orgue de chœur. Auguste Jessel, employé de Jacquot-Jeanpierre, est envoyé sur place pour réaliser ce travail pour un coût de 500 F. Il trouve les peaux des pompes et des réservoirs rongées par les rats et l’humidité, quelques tuyaux de bois décollés et les peaux des barrages du sommier en partie ruinées, car il a plu dans l’orgue.
Il procède donc au déplacement de l‘instrument avec de l’aide pour les plus grosses pièces. Un accident survient pendant le déplacement du sommier, qui lui tombe dessus et lui abime le bras droit, le retardant dans son travail et l’empêchant d’écrire pendant quelques temps.


Orgue de chœur Jacquot-Jeanpierre dans sont "nouvel" emplacement.

Le réservoir et les pompes de l’orgue de chœur sont repeaussés, le sommier réparé, les tuyaux de bois recollés. La disposition de l’orgue est modifiée, et la console avancée de 20 cm par rapport au corps de l’instrument. Pour ce faire, Jessel utilise des vergettes provenant du grand orgue. Celui-ci a été démonté cinq ans plus tôt et se trouve entreposé dans un hangar de la ville.

Le courrier du 5 janvier priait Monsieur Jacquot père de venir en personne, afin de donner son avis sur la reconstruction du grand orgue. Il ne jugea pas sa présence nécessaire et mal lui en prit.
Extrait des relevés de Jacquot fils. La partie en surplomb de la tribune n'existe pas encore,
seule une rambarde de pierre ferme l'avant de la niche (en haut du dessin).
Archives Jacquot-Jeanpierre (AD Vosges).
Après la visite de M. Jacquot fils, le curé informe M. Jacquot père que l’état des finances de la paroisse ne permettra pas de donner suite au projet de reconstruction du grand orgue pour 14 000 F. Il demande donc un projet a minima de restauration de l’orgue existant en remplaçant deux jeux et complétant les basses de deux autres jeux. L’orgue serait installé sur une « avant-tribune » construite pour l’occasion. Ce projet minimaliste est estimé à 3550 F.


Devis pour la réparation de l'orgue Maucourt (première page).
Archives Jacquot-Jeanpierre (AD Vosges).

M. Barthe, l’organiste, écrit au facteur d’orgues qu’il tient pour le projet initial, décrétant que « Quand on dépense cinq cent mille francs pour une église, il ne faut pas gâter [ce] monument en y mettant une vieillerie qui n’est pas du style de l’église… On dépensera six ou sept mille francs pour mal faire ».
Un peu trop présomptueux sans doute, Auguste Jessel tout en déménageant l’orgue de chœur, imagine un plan de reconstruction du grand orgue qu’il estime moins coûteux que celui établi par son patron et qu’il propose à la fabrique. Un peu trop enthousiaste, la fabrique vote finalement en janvier 1900 l’acceptation de ce projet, pour la somme de 14 000 F.
Désagréablement surpris par la tournure des choses, Nicolas-Théodore Jacquot fait savoir qu’il n’avait pas donné délégation à M. Jessel pour négocier pareille affaire, et qu’il va devoir y réfléchir. Rassuré, par les observations de son fils l’année précédente, M. Jacquot père accepte cependant de se charger du travail pour la somme convenue de 14 000 F, non sans âpres négociations avec l’abbé Boyer .
On procède début février 1900 au transfert des morceaux de l’orgue dans la nouvelle église (« … la tribune est comble de toutes les pièces de droite et de gauche.»), ainsi qu’à l’expédition des sommiers et de diverses pièces à Rambervillers, pour y être restaurés et modifiés. A la réception des pièces, Théodore Jacquot père s’inquiète. Les sommiers du clavier de Grand Orgue sont trop dégradés pour être restaurés, il faut les refaire à neuf. Et nombre de pièces expédiées ne lui sont d’aucune utilité. Parallèlement, Auguste Jessel, dont la main est enfin remise de l’accident, lui écrit fin février en lui donnant divers renseignements sur la tuyauterie. Il précise que tous les tuyaux de bois sont décollés, gondolés, et que les tuyaux d’étain sont « pêle-mêle », les pavillons des anches tous aplatis, comme bien d’autres tuyaux et qu’il y aura pour un mois et demi de travail en atelier pour tout redresser… Alors que Théodore Jacquot fils l’avait jugée en bon état l’année précédente ! On peut se demander dans quelles conditions le matériel a été stocké et transféré depuis le démontage par Puget...
S’en suivent plusieurs missives entre lui et le curé, se reprochant mutuellement l’empressement à s’engouffrer dans ce travail. Finalement, un accord est trouvé et au prix de grosses concessions le facteur termine l’installation de l’orgue, reconstruit a minima selon les plans de Jessel, le 29 décembre 1900. 


Devis de Klem, de Nancy, pour les buffets neufs du grand orgue.
Archives Jacquot-Jeanpierre (AD Vosges).
Il fut officiellement inauguré les 16 et 17 septembre 1901 par « un grand festival de musique religieuse ». 
 La composition de Maucourt a été légèrement altérée, une Flûte harmonique remplaçant le plein jeu, et un Bourdon 16 le Nasard, ce qui a été rendu possible par la reconstruction des sommiers du Grand Orgue à neuf. Au Récit, une Flûte Octaviante a pris la place de l’Euphone. La Bombarde de pédale a été prolongée en 16 pieds jusqu’au premier Ut :

Grand OrgueRécitPédale
Salicional 16 (Ut3)Flûte 8Bourdon 16
Bourdon 16Gambe 8Flûte 8
Montre 8Bourdon 8Bombarde 16
Salicional 8Voix Céleste 8 (Ut2)Trompette 8
Flûte harmonique 8Flûte octaviante 4
Bourdon 8Octavin 2
Prestant 4Cor Anglais 8
Doublette 2Trompette 8
Cornet V (Ut 3)Hautbois-Basson 8
Trompette 8Voix Humaine (Ut2)
Clairon 4


M. Barthe l’organiste est ravi et le trouve d’une beauté et d’une puissance remarquables.


Buffets "a minima" de l'orgue, avec au fond les tuyaux de pédale
et l'échelle d'accès au vitrail.

Cependant, de nombreux dysfonctionnement apparaissent rapidement, réparés comme il le peut par le malheureux organiste. Il n’est pas question que Jacquot-Jeanpierre revienne entretenir l’orgue gratuitement depuis les Vosges.
Les difficultés de la paroisse à honorer le paiement de sa dette envers le facteur d’orgues et un différend sur la somme encore due laissent ceux-ci en assez mauvais termes. Lorsque l’abbé Boyer écrit en 1904 à M. Jacquot pour demander un décompte des sommes dues, espérant soustraire l’orgue à l’inventaire des biens de l’église, la réponse est peu amène. Et l’orgue finira malgré tout par devenir propriété de la municipalité.

Quelques années plus tard, à la mort de M. Barthe, M. Bouldoire pendra sa suite aux claviers des orgues de l’église, et écrira à M. Jacquot pour demander une visite d’entretien de l’orgue, qui souffre de nombreux dysfonctionnements. Il est peu probable qu’il ait reçu une réponse positive. D’autant plus que les archives de la manufacture d’orgues toulousaine Puget et fils gardent traces de relevages des orgues de l’église en 1907, 1933 et 1953. Ces derniers travaux incluant probablement l’installation de moteurs électriques pour les deux orgues.
En 1967, après que son devis de reconstruction complète ait été refusé, Edmond Costa effectue des travaux sur le grand orgue, alors en très mauvais état. Il y effectue un certain nombre de modifications discutables (quant à leur nature et leur priorité), et remplace le jeu de Clairon 4 du Grand Orgue par celui de l’orgue de chœur, au lieu de le réparer. Ces travaux superficiels ont permis à l’orgue de continuer à jouer jusque 1985. Entre 1968 et 1985, l'orgue fut tenu par Jean-Pierre Bertrand, ayant pris la succession de Maître Thomas, notaire, dont la santé ne lui permettait plus d'assurer les offices.
Dans les années 90, en vue de centenaire de l’église, des travaux sur l’orgue de chœur sont entrepris. Ils ont probablement été l’occasion de redescendre le jeu de Clairon 4 à son emplacement d’origine. Mais c’est aussi probablement à ce moment que les pavillons des deux jeux d’anches de l’orgue ont été raccourcis sans ménagement, et beaucoup de leurs languettes de laiton froissées.

En 2010, une première tranche de travaux sur l’orgue de chœur a été effectuée par Gérard Bancells, facteur d'orgues à Rabastens. La tuyauterie a été dépoussiérée, les chapes de l’orgue démontées, nettoyées, les postages qui avaient aussi été maltraités ont été restaurés, les enchapages revus pour supprimer les emprunts. Le buffet et les tuyaux de façade ont été nettoyés et la mécanique retendue. Devant le piètre état des deux jeux d’anches, le facteur d’orgues a suggéré une seconde tranche de travaux visant à réparer les dommages infligés, ainsi qu’à revoir l’harmonie générale de l’orgue, qui a elle aussi souffert de mauvais traitements.
 
* L'inventaire des orgues de l'Aveyron attribue le premier instrument à Moitessier, en se basant sur les notices biographiques de Hamel dans le manuel Guédon-Roret. Aucune source n'est citée dans cet ouvrage, pour appuyer cette affirmation.
Dans ses notes en vue du remontage de l'orgue en 1899, Théodore Jacquot fils écrit : "Orgue Moitessier 1839".
On retrouve dans les archives de la famille Puget, une attestaton de la fabrique de St Affrique exprimant sa satisfaction pour la réparation de l'orgue en 1849.