dimanche 12 décembre 2021

Les travaux avancent (4)

 Le rythme des travaux sur l'orgue a été un peu ralenti par l'été, mais le projet a néanmoins avancé depuis.

La boîte expressive du Choir a été terminée et mise en place. De même, celle du Swell a été montée en atelier, réparée, et repeinte. Elle n'attend plus que d'être remontée en place.

Boîte du Swell avant peinture.

Les sommiers du Great et du Swell ont été déplacés pour pouvoir mettre en place les tubulures en plastique qui remplacent les anciens tuyaux de plomb. Ces tubulures transmettent le "signal" des notes entre les relais électropneumatiques et les sommiers, depuis que l'orgue a été converti de pneumatique tubulaire à électropneumatique en 1951. 

C'est un travail méticuleux, car il ne faut pas intervertir les commandes de notes, et il faut bien s'assurer que chaque tube est correctement collé pour éviter les fuites, qui ralentiraient le temps de réaction du système.

Sommier du Great posé verticalement pour faciliter le travail.

Tubulures installées côté sommier.

Tubulures raccordées côté relais électropneumatique.


En parallèle, les tubulures reliant les tuyaux d'Open Diapason 16 de pédale et les 23 tuyaux de basse du Double Open Diapason 16 du Great sont aussi réalisées.

Relais électropneumatique prêt à être installé dans l'orgue et relié
aux sommiers des jeux de 16' ouverts.

L'étape suivante est le tubage du sommier du Swell. Une fois ces relais terminés, les sommiers seront réinstallés, et les systèmes anti-secousses mis en place. Des rondelles de feutre spécial pourront alors être collées sur les sommiers, une autour de chaque trou de tuyau. Ceci pour assurer une meilleure étanchéité au fil des saisons et des changements d'hygrométrie.



dimanche 5 décembre 2021

Les archives parlent 5 : le devis de Cavaillé-Coll

 Dans les registres de correspondance d'Aristide Cavaillé-Coll (1811-1899, le plus prestigieux facteur d'orgues de France, et parmi les plus prestigieux au monde), on trouve une esquisse de lettre datée du 8 janvier 1855 et adressée à un certain Ch. Lemaire de St Affrique. S'agissait-il du maire (erreur de recopiage), d'un Charles Lemaire, ou d'un chanoine Lemaire, nous ne le savons pas pour le moment.

Celle-ci devait accompagner un devis pour des travaux sur l'orgue, mais il n'a pas été donné suite, probablement faute de moyens financiers.

Entrée du répertoire des correspondance d'Aristide Cavaillé-Coll
en date du 8 janvier 1855
 

On constate qu'il est question d'effectuer un relevage de l'orgue construit par Moitessier en 1843, et d'en changer les pompes. Étaient-elles déjà défaillantes (rats, humidité ?) ou mal dimensionnées et trop petites ?

Il est aussi question d'y ajouter une pédale de quatre jeux, et une trompette en chamade de deux octaves et demie (30 notes).

Ces deux derniers points soulèvent quelques questions :

- l'orgue n'avait-il pas de jeux de pédale indépendants à l'origine ?
- était-il insuffisant pour remplir l'église, pourtant modeste en taille ?

En effet, l'ajout d'une chamade, procédé courant en Espagne, mais rare en France à cette période, suggère la recherche de plus de puissance dans la nef. Et l'ajout de jeux de pédale suit aussi cette tendance. Peut-être l'orgue a-t-il été livré sans jeux de pédale, en remettant à plus tard leur installation ?

Il n'y a pour le moment aucun moyen de le savoir. La grande majorité des tuyaux de bois de l'orgue ont été reconstruits soit par Maucourt soit par Jacquot-Jeanpierre, il n'y a donc plus trace de jeux de pédale qui remontent à Moitessier.